Là un oiseau pourrait se poser

« J’aime m’allonger contre toi, le soir,
Sous les épices de la lampe, une main sur ton ventre,
Mon visage entre le cou et les cheveux.
Là : un oiseau pourrait se poser, sans crainte.
Je sais bien que nous pensons à des soucis, à des transhumances.
Mais comment ne pas se mesurer à ce qui est ?
A une vie courante ?
Nous n’en parlons pas.
Nous sommes où les quatre vents nous ont amenés.
C’est là qu’est le puits.
Ta bouche contre la mienne
Comme des gosses qui ont mangé des fraises ou fait tomber des pierres
Pour entendre jusqu’où on l’entendrait.

Sans qu’on s’en aperçoive,
Tu vas de la cuisine au monde.
On te laisse passer avec des œufs et du lait.
Avec aussi le petit pain d’écriture.
Qui dure une semaine. »

Thierry Metz

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