« Peux-tu peindre le cœur d’un printemps inexploré,
La fleur qui se fane sur la graine future ?
Peux-tu peindre le vide des années-lumière,
Le message que l’aube abandonne à la nuit ?
Peindre ce que sera la tombe d’un homme vivant,
L’empan et le sable dénoué dans sa paume ?
Du firmament anéanti peux-tu peindre le courant,
Au-delà de l’image, l’écho de ses silences ?
Peux-tu, sur un mirage, peindre la poésie,
Et ma jeunesse perdue sur les glycines de l’onde ?
Dis-moi, peux-tu peindre tout cela sans écrire ? »
Suzanne Scheinert-Servais