« Je suis devant toi comme un enfant, plein de pluie et de ravage,
dans la cour d’un automne de silence
comme au centre d’une place assiégée par l’herbe brûlée.
Je t’écris pour alléger le temps.
Cette page que je griffonne est un miroir.
D’elle va surgir un destin inattendu.
Car ma lutte contre le temps est ancienne.
J’écris toujours la même chose : elle est nouvelle.
Que je lise à l’envers, à l’endroit, l’inquiétude est éclairée. Je n’y peux rien.
Les années passent, me révèlent.
Mon visage s’affirme sous la pluie fine des jours
qui vient vers nous sur ses milliers de pas agiles.
J’écris pour être avec toi dans la paille douce et chaude de la vie. »
Jean Malrieu