« Lorsque je n’ai rien à me dire
Quand je n’ai plus rien près de moi
Ni arbre, ni raison
Ni machine à écrire – et sans idées
De grandes figures sauvages illuminent comme des lys.
Le monde se prend à bouger
Un vieux cheval bossu débouche d’une écurie depuis longtemps réduite en cendres
Un chien mort me lèche les mains
Me voici seul dans un pays où tombe une pluie couleur d’huîtres
La mer et l’horizon ondulent leur amour
Je goûte une stupeur d’enfance
Lorsqu’il ne me reste plus rien
Ni même le goût d’en parler
Et que la poésie vit sans moi
A ma place. »
Luc Bérimont