Cette petite traversée

« Cette petite traversée,

Têtue des choses simples,

Avec le sentiment que prête le silence

Et les cailloux de toi désormais ballottés par la houle

Sur la grève libre.

Me souviens de la robe de papier que tu confectionnais

A l’état bleu de tes yeux.

Plus loin que le pays, tu me prenais la main

Où le sentier est mille fois plus vaste que le sentier.

Je te disais : les blés illimitent le réel,

Et je parlais de toi.

Tu me disais : une lumière souffle sur les cendres,

Et tu essayais encore et encore ;

C’était toi cette petite fille s’efforçant

De faire s’envoler au ciel les aigrettes d’un pissenlit.

Parfois tu pleurais comme les chiots errants perdus dans la nuit.

Parfois tu riais comme un nid d’hirondelle.

Tous deux nous cherchions une semence

En ce lieu où le monde se résume en un récit

Sans commencement et sans fin. »

Cédric Migard (pour M.)

Cet article a été publié dans Poésie. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s