« Cette petite traversée,
Têtue des choses simples,
Avec le sentiment que prête le silence
Et les cailloux de toi désormais ballottés par la houle
Sur la grève libre.
Me souviens de la robe de papier que tu confectionnais
A l’état bleu de tes yeux.
Plus loin que le pays, tu me prenais la main
Où le sentier est mille fois plus vaste que le sentier.
Je te disais : les blés illimitent le réel,
Et je parlais de toi.
Tu me disais : une lumière souffle sur les cendres,
Et tu essayais encore et encore ;
C’était toi cette petite fille s’efforçant
De faire s’envoler au ciel les aigrettes d’un pissenlit.
Parfois tu pleurais comme les chiots errants perdus dans la nuit.
Parfois tu riais comme un nid d’hirondelle.
Tous deux nous cherchions une semence
En ce lieu où le monde se résume en un récit
Sans commencement et sans fin. »
Cédric Migard (pour M.)