« Mes lignes sont écrites avec la terre,
Avec la vague, avec la chair et les cheveux,
Avec un long baiser, un feu interminable,
Dans un demi-sommeil surgissant d’un tunnel.
Mes lignes sont écrites
Avec la colombe et le nard,
Dans la glaise et l’argile,
Avec des idées qui s’enroulent en spirales.
Mes lignes sont écrites avec l’encre du temps,
Le sang, le sperme et l’eau,
Dans l’étreinte et l’espoir.
L’amour attend son heure
Au milieu du silence.
L’eau chante par la bouche
Au milieu du désert.
L’aile des mots dissout
La pierre qui écrase.
Mes lignes sont écrites avec le blanc des yeux.
Mes mots se perdent dans les trains,
Dans les rues, dans les bois.
Mes mots apprennent le ventre vide,
La colère et la joie,
Le cœur qui mendie
Dans la clarté lunaire
Et les épis secrets. »
Jean-Marc La Frenière