« Le silence n’est pas de la terre… Nous en sommes les ignorants dépositaires, les vases fêlés et la moisson engrangée, la partition et la musique inaudible, le rouleau précieux et le scribe aveugle, les lecteurs en même temps que le poème qui s’écrit dans le secret, les lèvres muettes, le grand mystère et la langue tout contre qui se tait.
Le silence n’est pas seulement l’envers du monde – sa trame autant que son appui – son socle inatteignable, ses invisibles soubassements, sa géologie secrète, son noyau de feu et de glace, ou encore sa lumière aveuglante, sa vertigineuse transparence, son condensé, sa toile comme sa mémoire toujours vivante, son principe, son point d’origine – mais son unique réalité, le réel le plus pur et le plus dense que l’on puisse atteindre. »
Philippe Mac Leod