Un point minuscule

« Notre âme, après la longue période de matérialisme dont elle ne fait que s’éveiller, recèle les germes du désespoir, de l’incrédulité, de l’absurde et de l’inutile. Le cauchemar des doctrines matérialistes, qui a fait de la vie de l’univers un jeu stupide et vain, n’est pas encore dissipé. Revenant à soi, l’âme reste oppressée. Seule une faible lumière vacille comme un point minuscule dans un énorme cercle du Noir. Cette faible lumière n’est qu’un pressentiment et l’âme n’a pas le courage de la voir dans le doute que cette lumière soit le rêve, et le cercle du Noir la réalité.

(…)

L’artiste, notamment, pourrait retourner cette situation. Mais il doit commencer par reconnaître les devoirs qu’il a à l’égard de l’art, donc de lui-même, ne pas se considérer comme le maître de la situation, mais comme étant au service d’un idéal… Il doit travailler sur lui-même, s’approfondir, cultiver son âme, l’enrichir afin que son âme ait quelque chose à recouvrir et ne soit pas comme le gant perdu d’une main inconnue, la vaine et vide apparence d’une main. »

Vassily Kandinsky

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