Un appui toujours en sève

« Je me réveillai, reposé comme au sortir d’un bain, entrant dans cette journée comme dans une étable chaude. Après le bol de café, je m’assis devant mon poème et lui parlai :
Tu es, poème, quelque chose d’infatigable, de robuste, un appui toujours en sève, un arbre. Ce que je mets dans ta voix, je le porte dans ma chair. Je suis l’homme que tu fais quand tu m’écris, quand se bouclent nos deux ombres. Poème jamais fini dans le sang de ma lecture. Quand je te vois et dis : est-ce moi plus profondément ? Est-ce toi aussi simple qu’une graine devant un oiseau ? Nous sommes les fiancés de l’homme.
Je lui posai un sourire dans sa paume et sortis. »

Thierry Metz

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