« Je ne sais pas d’où vient ma voix: elle colle aux mots comme elle peut. Pourtant, j’ai entendu le poème en l’écrivant; ce n’était pas visuel, c’était d’abord sonore. Le regard pouvait très bien se fixer ou errer sur un coin de table ou de fenêtre; d’un coup les mots ont rompu cela et occupé tout l’espace mental. D’où venaient-ils? Je n’en sais rien. À chaque fois, je ne sais rien. Ils sont venus. Assez pour que je puisse continuer de creuser sur leur lancée; toujours sans bien comprendre, mais en sachant qu’il fallait continuer. »
Antoine Emaz