« La base
tout est base,
à jamais
et ne cessera plus
longue, longue ouverture
gonflement des graines
sur la planche à penser
nu
nuement
éprouvant le don nouveau
Plus de relais
l’indispensable seulement
quitté les balcons
penser moléculairement
Étale
étale, la mer intérieure
Puisse-t-elle
demeurer étale…
Un seul navire répondra à tout
les distances pensent
Dans les frissons, le radieux
Souvenons-nous-en toujours
Moments où l’on change de patrie,
Lumière
Lumière jusqu’à la fin du Monde.
Pour avoir été emporté si aisément
sûrement le mal manquait d’épaules
présences étrangères
Comme elles frappent avec douceur,
traînées de présences
Plus arrive, plus, encore plus
Vêtements de sable ont glissé d’autour de moi…
Le stagnant resté en arrière…
La page s’ouvre
Les intentions se découvrent
sens immanent
par-dessous les sens particuliers
À tous, à tout est donnée en partage
la beauté d’être
la plénitude d’être
une grâce accompagne
gratifié du dedans
gratifiant le dehors
Nappes d’éliminations
Nappes d’illuminations
Bienfaisance sur la place unifiée. »
Henri Michaux