« Cœur régulier
De l’Est oiseleur lâchant vers l’Ouest buvard ses fougères de brume
Et son avion cuisant charmeur de sève
Cœur régulier
De la mer qui roule ses crêpes
Jusqu’au rivage pour le goûter des enfants
Affamés de confiture salée et de plages de temps libre
Cœur régulier
D’une vitre voilée par les traces de pluies anciennes
Mais pénétrée encore de mondes et de soleil
Cœur régulier
Du goutte à goutte du robinet
Que toujours on ferme mal
Comme un fait exprès
Comme on oublie d’éteindre l’ampoule
Au-dessus de la porte d’entrée
Ou la veilleuse dans sa chambre de quatre ans qui n’existe plus
Cœur régulier
De la buse qui plane
Au-dessus de nos clairières
Pour nous donner des ailes
Et qu’ainsi une parole venue de plus bas que le visible monte par nous
Cœur régulier
De l’heure tardive, éternelle
Où vient ce que l’on n’attendait plus
Et qu’alors tout fut laissé
En même temps que reçu
Par un accord secret et déjà effacé
Cœur régulier. »
Cédric Migard