« C’était un soir d’été
De terres lointaines
C’était le bain du soir
Pour le petit soleil
Qui avait bien joué avec nous
Dans les collines légères comme des brins d’herbe emportés par le vent
Une voix d’enfant
Semblait naître d’entre nous
Tu l’entends ?
Tu glissais parmi les froments et les framboises
Avec ton grand sac de questions en bandoulière
Et le oui silencieux de tes bras
J’apprenais seulement à te savoir
Mais déjà il me suffisait de me mettre à la fenêtre pour t’entendre
De regarder deux fourmis traverser le jardin avec une grosse miette de pain
Pour connaître ta région et tes voyages
De poser ma main contre le museau humide et tiède d’une vache
Douce comme le ciel
Pour deviner où était ton enfance, où était ta joie, où était ta peine
Et déjà, et toujours,
Il me suffisait de semer
Pour te retrouver. »
Cédric Migard