C’est ici que la vie nous ressemble

« Tu vois, il sera jour, il fera thym. Tout au soir de la veille, assis au banc de pierre, nous aurons devisé en blotti au soleil qui fouit sous la montagne et fredonné les mots des poètes d’ici. Le vent léger de nuit caressera le chaud et nous fera rentrer, les yeux lus dans les yeux, pieds nus à carrelage, terre cuite fraîchie. Une odeur de tisane et les mots d’une chouette. La nuit sera ce que se font les nuits lorsque tout se va près. Tu vois, le jour se filtre entre les deux volets, on voit déjà du bleu, j’entrouvre la fenêtre et tu me dis bonjour. Il monte du dehors cette odeur de garrigue qui ne vient que d’ici. Je regarde tes reins, le café attendra. Sur le chemin de pierre, avant que le chaud vienne, tu me tendras la main et nous irons si loin que le temps désormais ne sera plus en prise. C’est ici, au plus proche, que la vie nous ressemble. »

Jean Diharsce

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