Orpailleurs

« On n’en aura jamais fini – sinon ce serait la fin de toute poésie et plus généralement de toute création – de questionner le proche univers dans ce qu’il a de plus élémentaire, donc d’essentiel.

Nous procédons de la terre, de l’eau, de l’arbre, du feu, de l’air, d’un mystérieux cheminement vertical depuis l’obscur réseau des enracinements jusqu’aux éclatements vertigineux du cosmos. Et nous sommes là, quelque part, chair dans la chair, noir dans le noir, lumière dans et hors la lumière, écrits et à écrire. Ayant pénétré cette peau par la nôtre nous avons devoir de reconnaissance, de ressemblance, d’identité. Le langage comme outil de creusement, pioche ou bulldozer, selon les moments. Ça peut aller très loin. Et, à peine a-t-on le temps de se fixer aux bouches humides des sources qu’un regard sur l’étoile remet tout en question. Ni vie, ni mort ou précisément cela. Orpailleurs de toute une éternité où, peut-être, l’or ne fut jamais. Nous avançons et chaque empreinte nous livre un peu du grand secret et le démultiplie. »

Christian Da Silva (en entretien avec Michel Baglin)

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