« Tu fais ton chemin pas après pas
La terre que tu foules est de ton invention…
Inspiration après inspiration, souffle après souffle
Tu tisses les fils intimes et longs de ta nuit unique
Que tu domines, qui te domine, dont tu es tout à la fois
Geôlier et prisonnier
Au bout de ce chemin qui n’appartient qu’à toi
Chante la rivière aux mille poissons cuivrés
Dont l’eau fraîche et verdâtre reflète des halos de lumières, des nappes d’ombre
Et laisse transparaître, parmi les cailloux, quelques rochers moussus
Ici naissent le partage et l’universel, ici naît l’homme qui tient à l’homme…
Au bout de la nuit s’égoutte le matin…
Écoute les premiers oiseaux de l’aube !
Vois le lent écoulement du matin qui croît de minute en minute
Pour nous laisser apparaître, nous emporter, nous hisser, nous isoler
Nous emmêler à l’histoire et à l’espace du monde. »
Emmanuel Moses