Habité par une multitude muette

« Était-ce hier ou dans un temps lointain ?

La vibration de l’air à peine on l’entendait
C’était le cri de l’alouette invisible

J’étais seul, habité par une multitude muette…

Dans cette large plaine coulait sans doute un fleuve
et au-delà pâlissaient les montagnes mais on ne les voyait pas

Le reflet de ma peine
identique à ma joie…

Quelqu’un passa, ou quelque chose
Qui est là ? — demandai-je

Nul ne répondit
Mais une feuille tomba

et le rideau s’entrouvrit
sur le paisible abîme de mes jours. »

Jean Tardieu

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