« Le moi est arraché dans l’enfance. A qui, à quoi, sinon à l’enfant. Est-ce possible. La question est brûlante, infranchissable, ni vous, ni moi ne pouvons y répondre. On est à la lisière de ce qu’est l’écriture. C’est peut-être personne qui écrit. Et ce serait vrai de tout le livre. Les mauvais livres sont trop pleins d’une suffisance de la personne en elle-même. D’un auteur qui s’épaissit dans la croyance de lui-même, la complaisance de son identité. Les autres livres, ceux que l’on peut ranger dans la poésie, seraient une absence de la personne qui écrit. »
Christian Bobin