« Au pied de la montagne elles font un éboulis
j’ai passé tout un été dans l’ébriété des brebis
je le passe encore en liberté, elles se reposent
sous la passiflore incarnat qui s’accroche à l’arbre foudroyé
la nuit elles sont blanches sous la lune
l’une est noire
blanches, noire, rondes, croches
mes notes un clavier un chemin de graviers
au matin elles s’ébrouent en torrent
qui descend sur la pente
ou bien forment une roue
alors je dors
dans la nuit elles s’assemblent en un nuage
et au matin il se morcelle
flocons
flock
la pensée va en tourbillons
un fil
demeure un filament. »
Claude Minière