« C’est dans les choses simples que la vie se réfugie par temps de désastre. La lumière qui tremble dans le verre d’eau au chevet du malade, le recueil de poèmes que serre la main d’une jeune femme, le nuage qui passe et semble avoir perdu son chemin… Toutes ces choses sans prétention ne peuvent être atteintes par les ténèbres que nous avons engendrées. Elles éclairent le visage du nouveau-né et rassurent celui qui voit sa fin approcher. Elles sont présentes au début comme à la fin, mais entre-temps il semblerait que nous les perdions de vue. Mon travail d’écrivain, à supposer que ce soit un travail, est de les faire advenir sur la page. »
Christian Bobin (en entretien avec Laëtitia Favro)