« Pas facile de formuler ce que tu as changé pour moi…
Je dormais, disons : un serpent masqué parmi les roches noires
Telle une roche noire
Se trouvant au milieu du hiatus blanc de l’hiver…
La première chose que j’ai vue n’était que de l’air
Et ces gouttes prisonnières qui montaient en rosée,
Limpides comme des esprits.
Il y avait alentour beaucoup de pierres compactes et sans aucune expression.
Je ne savais pas du tout quoi penser de cela.
Je brillais, recouverte d’écailles de mica,
Me déroulais pour me déverser tel un fluide
Parmi les pattes d’oiseau et les tiges des plantes.
Je ne me suis pas trompée. Je t’ai reconnue aussitôt.
L’arbre et la pierre scintillaient, ils n’avaient plus d’ombres.
Je me suis déployée. »
Sylvia Plath