« Portant nos paroles de tous les jours,
Ébaubis de nos corps amis dans leur silence,
On s’écrit joue contre joue
Dans la juste distance du jardin à travailler
Et du lit de conscience.
Notre fable va toute résonnante
Au confluent
Des petites miettes de pain pour les oiseaux
Et des détails de nos vies lisibles dans la lumière du soir.
Nos yeux se lient à chaque instant donné nu
Comme aux fruits que nous ramassons dans l’herbe du chemin.
Nous nous étions cherchés longtemps
Sans chercher quoi que ce soit,
Nous nous connaissions par cœur
Quand tout de nous était encore à connaître.
Et voici que cette nuit,
Déjà ou encore,
Hier ou demain,
Car le temps coule désormais dans les deux sens,
Nous nous prenons la main et nous nous inaugurons
Avec le sentiment d’un chant. »
Cédric Migard