« Dans la campagne dévorée comme une prune
Dans les corridors à la chaux de l’été
Le long des fermes qui respirent
L’aisselle fraîche des sentiers
Sous le chaudron renversé de l’orage
Sous l’aqueduc illuminé du paysage
Sous l’abat-jour de tuiles douces
Et plus loin encore de soi-même…
La nappe d’huile du couchant
Ce monde infime sous l’écorce
Qui se met soudain à peupler
Les mains tendues les bouches noires
Les yeux en peine de pleurer
Je ne vis que pour quelques feuilles
Quelques oiseaux qui seraient là
Sur la margelle de l’histoire. »
René Guy Cadou