« Plus avance le temps, plus le désir de sobriété, d’humilité, cette altitude d’être, l’état d’immersion dans le silence vivifiant de la source poétique, m’accompagnent. Accueillir ce chemin hors intellect, hors mental, dans le plus simple outil de la lumière entrevue. Se retourner sur les petites joies, fleurs d’amandiers filles du vieil hiver, odeurs ensauvagées des herbes au dos des terres, soirs de neige où la jaune clarté fait autel de campagne, bras solides de souvenirs heureux, voix d’oiseaux au portant des vignes rouges, pierres de talus cathédrales minuscules, ronciers odorants chacunières d’abeilles, autant de petites choses qui disent le pain de vivre. »
Ile Eniger